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Appel aux révolutionnaires à rester ingouvernables

1. L’instabilité politique est une occasion de faire tomber ce régime : la crise n’est pas feinte, c’est une brèche, enfonçons-là ! Tous promettent le changement, notre seule affaire est de trancher. Dans la communauté nationale, les places sont d’autant plus chères que le vaisseau coule. Il ne s’agit pas de se trouver un canot de sauvetage. Il faut attaquer le Titanic. 

2. Le moment du vote démocratique est l’outil par lequel la sauce à laquelle on va être mangé devient l’affaire de tous. De manière générale, voter c’est collaborer. Voter c’est faire grandir le bloc de légitimité à partir duquel tout pouvoir peut opérer.

3. En France comme ailleurs, il y a un Parti Unique : de l’ordre civique, du réformisme, du « tout changer pour que rien ne change ». Il ne faut pas se laisser hypnotiser par la confrontation entre les ailes qui le composent. Le but du jeu reste le même : comment partager le butin national entre les élus à la citoyenneté. (En langage RN : « les Français en ont marre de payer pour les autres »). Le projet est libéral-social-national, seules les proportions changent. Le projet est colonial par essence : coloniser les autres, la nature, le temps, soi-même. Quand on est dans le déni, on peine à comprendre la révolte en Kanaky et on trouve « compliquée » la situation en Palestine. 

4. Ils veulent tous nous mettre au pas, nous mettre au travail et forcer l’adhésion au projet démocratie, qui n’a pas bougé depuis la Révolution française : peuple, territoire, constitution, légitimité, Homme, émancipation, valorisation. Notre seule politique : déserter et attaquer tout cela. La seule chose qui nous parle, c’est la sédition. Le combat a changé. La révolution est devant nous et commence par déclarer la guerre aux principes de la révolution d’hier.

5. La politique telle qu’elle se joue sous nos yeux est la partie émergée du désastre civilisé. Continuer de jouer le jeu est une faute historique, car le temps de l’ouragan révolutionnaire est venu.

6. En 1936, en France comme en Espagne, la stratégie du Front populaire et de l’unité antifasciste était un renoncement à la possibilité révolutionnaire. Nous ne ferons pas la même erreur. Seul un bloc révolutionnaire cassera la montée du parti national. Tout réformisme antifasciste ne fait que nourrir la bête, alors qu’il faut abattre ce qui la légitime : la politique civilisée.

7. Notre tâche est d’installer un climat révolutionnaire, de rendre saillant ce qui se joue dans la confusion : abstention de masse, généralisation du geste émeutier, refus du « barrage » républicain. Allons plus loin, refusons d’être un peuple = un troupeau, refusons d’être gouvernables ! 

8. Prenons tous les espaces possibles pour accroître notre force : la rue en restant imprévisibles, des bâtiments pour nous rencontrer et nous organiser, des moments pour conspirer, des assemblées pour faire résonner des mots d’ordre incompatibles avec tout projet de « faire société ». Quel que soit le gouvernement qu’on nous réserve, soyons prêts.

publié le 15 juin

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